" Epidémiologie
Maladies cardiovasculaires : le risque alimentaire

Les maladies cardiovasculaires sont au monde moderne ce que la lèpre était au Moyen-âge : un fléau redoutable. Pour tenter de léradiquer, un changement dans nos modes de vie simpose, excluant tabac, " mauvaise graisse ", sédentarité& ennemis jurés de notre santé.

Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité dans les pays industrialisés. Angine de poitrine, hypertension, infarctus du myocarde, artérite& Ces mots trop connus résonnent comme un reproche : ils rappellent aux populations de ces pays dits " riches " quelles abusent des bonnes choses de lexistence, que leur vie est trop " riche ". Quen fumant, buvant et mangeant trop, elles creusent consciemment leur propre tombe.

Les facteurs de risque
Sil est impossible dagir sur certains facteurs de risque, comme le poids des années sur lorganisme ou le patrimoine génétique ou le sexe des malades, les statistiques accusent nos habitudes de vie. La liste des coupables est longue, mais les principaux fautifs sont la sédentarité, le tabac et surtout les facteurs liés à notre alimentation, diabète, triglycérides (graisses) et cholestérol en tête. Au final, un homme, de plus de 40 ans, fumeur, amateur de bonne chair, qui ne pratique aucune activité physique et qui a quelques kilos en trop se réserve un avenir bien sombre, surtout si des membres de sa famille ont déjà été victimes daccidents cardiovasculaires.
La conjugaison de plusieurs facteurs de risque rend la maladie quasi-inévitable. Cependant, un seul de ces éléments peut suffire à mettre une vie en danger.
Face à cette réalité, mieux vaut prévenir que guérir et adopter des règles d'hygiène et de diététique saines.

Le poids du " mauvais " cholestérol
Les 2/3 de notre cholestérol sont produits par notre foie. Le tiers restant est apporté par lalimentation, et uniquement par les aliments dorigine animale. Il est indispensable au bon fonctionnement de lorganisme. Il participe notamment à la construction des cellules, à la fabrication des hormones, à la digestion et au fonctionnement du cerveau. Cette molécule est donc une véritable bénédiction pour le corps, si elle nest pas en excès dans le sang. En revanche, lorsque cest le cas, elle devient lennemi juré de nos artères, quelle bouche insidieusement. On parle souvent de " bon " et de " mauvais " cholestérol. En réalité, cest un peu plus simple et compliqué à la fois. Explication:
Le cholestérol est acheminé dans le sang vers les cellules par une molécule appelée LDL qui joue en quelque sorte le rôle de camion livreur. Il est ensuite éliminé par une autre molécule qui sappelle HDL. Celle-ci se comporte comme un camion poubelle : elle ramène lexcès de cholestérol dans le foie où il est recyclé. Ainsi, avoir " du mauvais cholestérol ", cest avoir trop de LDL et peu de HDL dans le sang et donc, un problème dacheminement et de recyclage : les LDL, et donc le cholestérol en excès se dépose sur les artères. Alors, il les bouche, causant, selon la localisation des artères obstruées, angine de poitrine, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, artérite des membres inférieurs, insuffisance rénale ou douleurs digestives.

Triglycérides et alimentation trop grasse
L e cholestérol est absent du règne végétal, mais par contre, les triglycérides sont présents dans toutes les graisses consommées. Un excès de triglycérides sanguin peut accroître, lui aussi, le risque daccident cardiovasculaire et surtout être à lorigine dune pancréatite. Cette inflammation du pancréas empêche celui-ci de produire les substances nécessaires à la digestion dont linsuline qui permet à lorganisme dutiliser le sucre absorbé.

Diabète et maladie cardiovasculaire
Logiquement, une élévation des triglycérides sanguin peut être constatée chez des personnes prédisposées au diabète. On le sait, celles-ci ne produisent pas dinsuline. Mais il existe deux sortes de diabètes : le type 1 (insulino-dépendant) atteint le sujet avant ses 20 ans. Le diabète de type 2 (85% des cas), au contraire.
Le diabète est à lui seul, un facteur de risque : il contribue au dépôt de graisses sur les artères. Mais le diabétique de type 2 accumule souvent plusieurs facteurs : il a dépassé les 40 ans, des antécédents familiaux de la même maladie, il est généralement en excès pondéral à cause dune mauvaise alimentation&
Dans le cas du diabète 2, le paramètre alimentaire est encore lourd de conséquences.

Mieux vaut prévenir&
Face à ces constatations, la solution semble évidente : si lon veut éviter un accident cardiovasculaire, il faut opter pour des règles de vie saine. Après avoir écrasé sa dernière cigarette, on se remettra au sport, très progressivement, pour que le corps shabitue à lexercice. Puis on prendra une grande respiration, histoire déloigner le stress. Surtout, on adoptera une alimentation équilibrée et pauvre en graisses pour faire mentir les habituelles analyses de sang si accusatrices.
Au final, la renaissance se fera avec des poumons sains, une tension artérielle plus basse et stable, des kilos en moins, des artères rajeunies et une vie rallongée de vingt ans.

Cette liste de bonnes résolutions semble bien difficile à suivre. Mais à laube de troisième millénaire, nest-ce pas là une bien belle occasion de faire un pied de nez à notre manque de volonté ? Car, rappelons le, un accident cardiovasculaire nest pas une fatalité, cest en grande partie le résultat dun mode de vie.

Les allégations autorisées
En France, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) est notamment chargée, au sein du Ministère de l'Économie et des Finances, de veiller au respect des lois régissant le marché des alicaments. Ainsi, seules certaines allégations prédéfinies peuvent figurer sur les étiquettes. En voici quelques-unes.
Le Calcium favorise la "construction osseuse et l'élaboration du squelette et des dents. Il permet la minéralisation du tissu osseux."
Le Fer soutient le "transport de l'oxygène par les globules rouges aux tissus."
Le Fluor agit sur la "solidité des dents et de leur émail".
Le Magnésium intervient dans la "transmission de l'influx nerveux."

La vitamine A agit sur la "vision" ;
les B1 B2 B6 PP aident "l'utilisation des nutriments et interviennent sur le métabolisme des glucides."
La vitamine D a le même rôle que le calcium. Elle favorise aussi "l'absorption intestinale" de celui-ci.
La vitamine E protége les "membranes cellulaires" et empêche "l'oxydation des acides gras".

Faute d'information suffisante de la part des pouvoirs publics, il revient au consommateur de ne se fier qu'aux produits comportant ces allégations.

Des risques méconnus
les jus de fruits et laits multivitaminés sont considérés comme des alicaments. Les adolescents en sont friands. Mais toutes les vitamines nécessaires au fonctionnement de l'organisme sont présentes dans une alimentation équilibrée. Si vous achetez ce type de boisson et que votre enfant, assoiffé, se comporte comme une pile électrique, ne cherchez pas plus loin.

Sans diaboliser l'ensemble des alicaments, il est indispensable de les consommer avec raison, en ayant conscience des bienfaits et méfaits qu'ils entraînent sur le métabolisme de chacun.

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